Depuis 2016, elles ont poussé comme des petits pains au levain, avec leurs bocaux, leurs consignes, leurs distributeurs… Dans la Ville rose, on en compte aujourd’hui une trentaine, bien identifiées avec leur double casquette de commerces de proximité responsables. Elles, ce sont les épiceries vrac. Et comme c’est la semaine européenne de réduction des déchets, on a choisi de vous en parler.
Des débuts prometteurs
La première à s’être lancée dans la création d’une épicerie vrac à Toulouse ? C’est Louise Cardona lorsqu’elle a ouvert Ceci & Cela en 2016. En plein cœur de la ville, la boutique faisait office de précurseur, même en France. Son but : offrir des produits de qualité, locaux, bio et éthiquement conçus, le tout sans emballage. « Pour moi, c’était la meilleure réponse à deux problématiques : réduire ses déchets et mieux manger », explique-t-elle. Faire figure de pionnière n’a pas été si facile. « Il a fallu mettre en place des procédures d’hygiène qui n’existaient pas, avec une bonne dose de bon sens. Sensibiliser les clients à cette nouvelle façon d’acheter. Trouver les premiers fournisseurs prêts à nous suivre… », continue Louise.
Fruits et légumes, produits frais, conserves, céréales, boissons mais aussi cosmétiques et produits d’entretien… On trouve donc de tout dans le vrac et le zéro déchet. On remplit sacs réutilisables et bocaux, pour le reste, on ramène à la consigne. Des nouveaux réflexes s’installent. Aujourd’hui, la petite boutique de Louise a même une grande sœur aux Minimes. Elle a aussi fait de nombreux émules et les épicerie vrac poussent dans la ville comme des petits champignons – sans barquettes évidements !
Le boom du Zéro déchet
A Toulouse, elles s’appellent Les Tarés du Vrac, Le Bouche au Louche, Day by Day, Ni plus Ni moins, Au Panier Rose, Les Vraqueuses ou Kilo Vert. Elles ont conduit, pour la plupart, à un changement de vie de leurs fondateurs et fondatrices. « J’ai décidé de quitter mon emploi dans une association sportive et de créer un projet qui me ressemble. Pour calmer mon éco-anxiété, explique Julie Ragné, de l’épicerie Kilo Vert. Très vite, sachant que je n’avais aucune compétences techniques et technologiques dans les métiers de l’environnement, j’ai choisi d’agir sur les déchets ». Elle se rapproche de l’association Réseau Vrac. Celle-ci propose maintenant des formations spécialisées pour entreprendre dans le secteur. « J’ai aussi été accompagnée par l’incubateur des Premières Occitanie pendant six mois. Un programme intitulé « Go », focalisé sur entrepreneuriat féminin ». Avec toutes les clés en main, Julie trouve un local dans un quartier tranquille. Elle veut créer du lien avec les gens, s’affranchir d’une clientèle de passage et être présente au quotidien. Une réussite. Elle vient tout juste d’ouvrir une deuxième épicerie dans sa ville d’origine, Pamiers.
Quitter son job pour le vrac, c’est également le choix de Cécile Gau qui a un projet d’ouverture à Blagnac. « J’ai trouvé le local, je suis maintenant à la recherche de producteurs pratiquant le vrac et la consigne. Surtout, je suis alignée avec mes valeurs, je vais sensibiliser un large public, et ce au quotidien », confie-t-elle.
Ça roule pour le vrac
Depuis Ceci & Cela, même les enseignes de grande distribution se sont mis au vrac et essaient de répondre à une demande de plus en plus importante. Certes, la qualité des produits n’y est pas toujours au rendez-vous, même si les prix, eux, restent plus attractifs et l’accès à un grand panel de produits simplifiés. En guide de contre-attaque, à Toulouse, Pierre et Salomé Géraud ont créé le Drive Tout Nu. Un grand supermarché 0 déchet où on trouve véritablement de tout, mais avec une qualité incomparable et surtout sans emballage. On commande sur internet. On passe chercher ses courses toutes prêtes dans des bocaux et des cagettes aux Drive de Montaudran, Balma ou Beauzelle. Enfin, on les rapporte à la prochaine commande tout en gagnant des bons d’achats. Simple, efficace, facile. Plus trop d’excuses pour rechigner.